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Certains premiers albums font mouche. Passée la séduction de la nouveauté, ils éveillent à une couleur singulière, un univers personnel, harmonieusement suggéréspar une réalisation dans laquelle chaque chanson contribue à une forme de manifeste artistique. On y reconnaît une grâce rare, celle des premières fois.
Cette histoire-ci pourrait commencer par «Il était une fois ...».
Eté 2012. Jenny Lysander, 19 ans à peine, poste une cover de Piers Faccini sur YouTube. Sa version minimaliste et hyper mélodique de Time of Nought séduit le songwriter, curieux de découvrir les compositions que lui annonce la demoiselle sortie de nulle part.
La confirmation viendra vite, après quelques démos Garageband et une rencontre à Londres. Outre une authentique voix folk, Faccini découvre des chansons superbes dont la qualité ferait presque mentir le jeune âge de Jenny Lysander. « J’ai tout de suite pensé aux premiers enregistrements de grandes aînées du songwriting féminin des années ’60 et ‘70 comme Sandy Denny, Joni Mitchell, ou encore Laura Marling, sur la scène actuelle, dont le style et la carrière précoce sont également exceptionnels. L’évidence était devant moi: Jenny est née pour écrire des chansons, de très belles chansons, dans la veine folk d’aujourd’hui.»
Après avoir réalisé le premier album de Dom la Nena avec le succès que l’on sait, Piers Faccini a créé en 2012 le label Beating Drum pour justement mettre en valeur et soigner ce genre de pureté. L’envie de travailler ensemble est partagée et se concrétisera par étapes. Jenny Lysander va inaugurer les signatures du label en 2013 avec l’EP Lighthouse et sort aujourd’hui son premier album Northern Folk.
Les sessions d’enregistrement pour Lighthouse et Northern Folk se sont déroulées au studio de Piers Faccini, dans les Cévennes. Un endroit retiré, où le rythme de l’été et l’ambiance familiale installent facilement un climat propice aux longs échanges dans lequel les deux artistes peuvent partager la magie de leurs univers musicaux. Cet épisode cévenol va surtout donner du champ à Jenny, et les propositions de Faccini vont l’aider à développer avec confiance tout le potentiel de son inspiration.
Jenny Lysander, qui a commencé à écrire des chansons dès l’âge de 13 ans, décrit ce processus d’enregistrement comme le travail de l’apprenti avec un maître. «Quand j’ai commencé à écouter Piers, je ne savais pas trop ce qu’était le folk, j’écoutais très peu d’artistes des années ’70. J’aimais ce que j’entendais de lui, et je sentais une sorte d’autorité et de sagesse dans sa façon d’écrire ses chansons. Qu’il soit devenu celui qui produit mon album est juste une très heureuse coïncidence.»
Dans l’entreprise particulièrement délicate d’un premier album, le plus important est de mettre en valeur ce qui fait l’originalité, la rareté de l’artiste. Pour Jenny, ce sera l’inouï d’une grande voix, riche d’un orchestre ou d’un ruissellement.
Faccini a donc cherché à habiller la beauté dépouillée que les chansons de Jenny offrent accompagnées de la seule guitare. Le producteur et multi-instrumentiste a travaillé la couleur dominante de l’album et est parvenu à tisser les chansons entre elles dans une infinie variété de tons.
Pour ajouter de l’intensité rythmique à l’album, Faccini a fait appel au talent du batteur Italien Simone Prattico, complice de longue date. Il a également convaincu le fameux bassiste Pat Donaldson de sortir de sa retraite pour enregistrer l’album. Embarquer Pat Donaldson dans l’aventure de Northern Folk – lui qui a joué avec Sandy Denny et le groupe Fotherin- gay dans les années ’70 - c’est jeter un pont symbolique entre différentes générations de songwriting.
Captivante, Lysander l’est aussi par les histoires que racontent ses chansons. Il s’en dégage une forme d’humilité, de recherche d’harmonie avec le monde et sa beauté, des concepts inspirés de la philosophie chinoise que Jenny étudie à l’université à l’époque de l’enregistrement.
Dès les premières phrases mélodiques, Jenny Lysander et ses humeurs de rivages Scandinaves opèrent comme un enchantement. Viennent à l’esprit les horizons bleus de glace des ciels du Nord, où un soleil d’hiver passe furtivement avant de disparaître à nouveau. Dans le chant et l’histoire de certains titres, comme l’envoûtant Blackbirdou Jag Malade - chanté en Suédois, se distille une mélancolie particulière. Loin des froides rives du désespoir, elle dessine par petites touches une atmos- phère chaleureuse... Peu importe le mode mineur, une quiétude certaine y règne et diffuse un sentiment de joie délicate. « J’ai toujours aimé les choses sombres et mystérieuses», confesse Lysander, «La mélancolie me donne une impression de profondeur et de stabilité, comme un sentiment étrange de sécurité »
Cette puissante humeur Nordique, la voix de Lysander la suggère au plus juste, et ses histoires, autre tradition du Nord, sont bien de celles que se racontent les gens de là-bas, quand ils courent la lande en solitaire ou se rassemblent pour chanter.
Sa carrière ne fait que débuter, mais l’engagement artistique et la personnalité de Jenny Lysander ne font aucun doute: sa pierre d’angle est ici, dans le Northern Folk.
Jenny Lysander – Northern Folk
Label:
Beating Drum – BEADR00011
Format:
Vinyl, LP
Country:
France
Released:
2015
Genre:
Folk, World, & Country
Style:
Tracklist
A1 A Painter's Brush
A2 Giving Thanks
A3 Dancing On The Edge
A4 Blackbird
A5 Northern Folk
A6 Arms Wide To The Sky
B1 Lavender Philosopy
B2 Under The Willow Tree
B3 This Boat
B4 Jad Malade Fan Pa Vaggen
B5 Mind Me
B6 Were We Both Lions?
Companies, etc.
Mastered At – Sonics Mastering
Credits
Mastered By – François Fanelli
Barcode and Other Identifiers
Barcode: 3521381 532432